Samedi 27 octobre
Mehdi (5)
Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre. Quand je m’éveille le lendemain matin, le lit est vide. Mehdi n’est plus là et je me dis qu’il a dû rentrer chez lui pour se réconcilier avec sa copine. Je me lève et vais dans la salle de bain pour satisfaire un besoin urgent. Au moment où je sors de la salle de bain pour descendre à la cuisine prendre le petit-déjeuner, je vois Mehdi monter avec un plateau en main.
- Bonjour, j’ai entendu que vous étiez réveillé alors je vous monte le petit-déjeuner pour le prendre au lit, me dit-il sur un ton jovial.
- Bonjour Mehdi. C’est très gentil, ça. Comment vas-tu ? Tu as bien dormi ?
- Oui très bien. Je peux même vous dire qu’il y a longtemps que je n’avais plus aussi bien dormi. J’ai dormi comme une souche et je me suis réveillé comme je m’étais endormi… dans vos bras.
- Ah, c’est bien. J’en suis heureux mais maintenant, tu devrais arrêter de me vouvoyer. Appelle-moi Jean.
- Avec plaisir, Jean.
Nous rentrons dans la chambre. Il dépose le plateau sur la table de nuit et nous nous remettons au lit. Il a préparé une cafetière de bon café bien chaud, des toasts de pain grillé et de la confiture.
- J’ai fait avec ce que j’ai trouvé.
- C’est très bien, il n’en faut pas plus.
- Je n’ai pas trouvé le lait, ni le sucre… et le beurre non plus.
- Je n’en prends jamais. Café noir sans lait ni sucre et je n’ai plus de beurre. Sabine est venue chercher mon dernier paquet avant-hier et comme je n’en mange jamais, je n’en ai pas racheté. Mais si tu veux du sucre et du lait, je peux aller t’en chercher, il y en a dans l’armoire de l’arrière-cuisine.
- Non ça ira comme ça. C’est déjà plus que ce qu’il y a chez moi. Avec Sabine, il n’y a jamais rien.
- Ok. Alors, quels sont tes projets ? Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ?
- Je ne sais pas. La seule chose que je sais, c’est qu’il n’est pas question que je rentre chez moi. C’est bien simple, je ne veux plus entendre parler de Sabine. C’est fini F.I.N.I. fini.
- Tu as décidé de divorcer ?
- Pas nécessaire, on n’est pas marié.
- Et tu vas t’organiser comment ?
- J’avais pensé qu’en attendant je pourrais m’installer ici si ça ne vous êtes d’accord.
- Ben…
- Ne vous inquiétez pas, je ne vous dérangerai pas. Je ne suis pas encombrant et en plus je vous ferai le ménage pendant que vous allez travailler et puis aussi un peu de jardinage pour payer ma pension.
- Ce n’est pas une mauvaise idée.
- Juste le temps d’arranger mes affaires… Avec ça, je pourrai avoir un œil sur Sabine.
- Ah. Je pensais que tu ne voulais plus en entendre parler.
- Oui. D’elle, non. Mais il y a le gosse et ça elle ne m’empêchera pas de m’en occuper… Vous savez, moi je n’ai jamais eu de père et vous n’imaginez pas la vie que j’ai eue avec ma pute de mère.
- Oui, ça tu m’en as parlé hier soir.
- Et bien, il n’est pas question que mon gosse ait la même vie.
- Je te comprends.
- Et puis ce serait bien que vous, vous vous en occupiez un peu aussi. Les enfants, c’est toujours bien pour eux d’avoir des grands parents.
- C’est sympa pour moi, ça de me ranger dans la catégorie des grands parents.
- Je ne veux pas dire que vous êtes vieux mais enfin quand même. Vous pourriez être mon père.
- Oui, c’est vrai. Et si j’étais ton père, tu crois que tu me dirais vous ?
- Non, excuse-moi, Jean. C’est seulement qu’il faut que je m’habitue.
- Ok.
Nous avons terminé le petit-déjeuner. Medhi prend le plateau et le dépose sur la table de nuit puis il se couche sur le côté en me regardant.
- Vous savez, ce qui s’est passé hier soir, j’ai beaucoup aimé.
- Ce qui s’est passé hier soir ? Vous parlez de quoi ?
- Excuse-moi. Ne fais pas l’innocent. Tu sais bien de quoi, je parle, quand tu m’as sucé. On ne m’a jamais fait ça aussi bien.
- Si tu as aimé, j’en suis content parce que j’ai aimé aussi. On peut recommencer quand tu veux.
- Je n’osais pas vous le demander, me répond-il en se pressant contre moi et en me caressant le torse.
Je me tourne vers lui, le prend dans mes bras et l’embrasse à pleine bouche. Il se laisse faire puis se rétracte.
- Vous croyez que je suis pédé aussi ?
- Pédé ? toi ? Pourquoi voudrais-tu être pédé ?
- Parce que je me sens bien avec vous et que ça ne me dégoute même pas de vous embrasser.
- Alors arrête de me dire vous. Non, je ne crois pas que tu es homo. Un père de famille n’est jamais homo à 100 %. Mais tu es peut-être bi… Comme beaucoup.
Ma réponse semble le rassurer. Il se rapproche de moi et se laisse de nouveau embrasser. Nos bouches se rencontrent, nos langues se caressent mutuellement, son sexe se presse contre le mien et commence un léger mouvement de va et vient.
Soudain, il se dégage. Il approche sa bouche de mon oreille et me dit tout bas, d’un air un peu gêné :
- J’aimerais bien vous baiser.
A suivre...
Bon week-end
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